Patricia Gattepaille

Artiste Plasticienne

Les Masques

Le Masque est résolument emblématique de l’objet identitaire, et qui plus est, il entre dans ce double champ plastique/art vivant que j'affectionne.

 

Par l’exploration de contes, mythes et cosmogonies du monde, J'y trouve un langage synthétique et poétique qui berce à la fois dans l’Histoire de l’Homme, mais aussi dans le sacré, la spiritualité et le génie populaire. Dans cet espace entre corps et esprit se trouve la brèche identitaire qu’il est ici question de révéler. J'ai choisi le Masque, comme le symbole d’une interface capable de mettre en tension l’intériorité et l’extériorité.

 

C’est en puisant dans mon propre héritage culturel et dans mon époque que je cherche à créer de nouveaux Masques reflétant les questionnements contemporains d’un monde en quête d’identité ontologique.

 

Le masque est une porte donnant sur un monde intérieur privé, mais également une fenêtre  sur un monde extérieur public. L’artiste se positionne sur cet entre-deux, travaillant le Masque comme révélateur d’un sentiment d’étrangeté, qui traduit la volonté d’un retour aux sources, d’un retour à soi, pour mieux interagir avec l’extérieur, mais aussi avec les autres.

Le chemin des masques

Feuilles délicates de coton, de papiers washi, de tulles, de dentelles et de fils d'argent et d'or... Ariane retrouve le fil de ses voyages dans les paysages des visages à la recherche de soi.

Autres masques de scène

Une grande partie de mon travail est tournée vers le Théâtre. J'ai collaboré avec /dans/pour de nombreuses compagnies et opéras, pour qui j'ai créé des masques:

Les Dessins

Mes dessins arpentent cette question de l’identité par la tache et la ligne, fils conducteurs qui donnent forme à des créatures à mi-chemin entre un cabinet de curiosité et un zoo imaginaire. Ils ouvrent le dialogue entre l’image, l’imaginaire et l’interprétation.

 

Je produis aussi des esquisses dans lesquelles je confronte les lignes du corps aux mouvements et aux postures qui deviennent narratives, et traduisent une émotion forte et troublante. Cette émotion, est-ce la nôtre ? Ou bien celle de ces êtres dessinés…

Carnets en voyage

Sur une tablette de TGV ou de TER, sur mes genoux dans un car, un bus... mes feutres et aquarelles tout près, je dessine...

Les Gravures

Mes gravures se concentrent sur la finesse d’une représentation organique des choses; plante, animal, silhouette ou fragment de corps. J'ai souvent recours à la métaphore pour mettre en évidence cette idée de mise en perspective de la vie, de l’humanité et de l’individualité de chacun sur un plan global, uni. Cela se traduit également plastiquement par l’usage de gaufrages, de mise en volume et de superpositions.


Dans mes gravures, Je questionne les limites de la matérialité des corps face à l’imaginaire de l’esprit, à l’image des surréalistes. Par de multiples fragments de choses, Je créée des images spectacles, pleines de vie, de joie et de poésie.

 

J'ai fait le choix de travailler l’identité d’un point vu positif. Comme un questionnement qui appelle au renouveau et à la créativité.

Les Livres d'Artistes

Depuis plus de 25 ans, Je ne cesse de voyager, carnets de croquis en poche, plume et stylo bille, le dessin comme l’écriture d’un langage spontané adapté à l’exigüité des conditions de voyage.

 

Un trait clair suit naïvement le fil de mes pensées, et se transforme à l’usure en une sorte de parchemin, un morceau de mémoire qui porte en lui le temps et la créativité éprouvée durant le voyage. Un trait qui parle.

 

Une multitude de dessins forment un ensemble évolutif reprenant ces formes organiques et chimériques qui me sont propres, et qui se fondent dans le fond pour rendre compte d’un véritable paysage.

 

J'ai trouvé l’inspiration pour ces livres lors d’un voyage en Chine en découvrant  le monumental "Jour de Qingming au bord de la rivière".  Ces longs voyages en leporellos interrogent la représentation du temps et de l'espace, du chemin. Comme une métaphore symbolique du voyage ; à l’image de l’œuvre de Jack Kérouak "Sur la route".

 

Chaque chemin raconte l’histoire de mon voyage intérieur, mais aussi de l’histoire de l’évolution du vivant et de la Vie.

 

Le format du « petit carnet » permet de faire du grand dans du petit. Il retranscrit à la fois l’aspect intime de cette recherche intérieure et exprime également cette volonté de traduire ma sensibilité interne en un langage lisible par le trait, et par tous.

Et puis, cela me permet de faire "du grand" sur une tablette de tgv...

Les Photographies

A l’image d’une pensée constructiviste, je m’inspire de l’insignifiant pour créer des photographies imprégnées des valeurs du détournement.

 

 

Série « Les Métamorphoses »

A partir de mes masques, Je réalise des distorsions de ses derniers par le jeu de leurs réflexions sur une surface miroitante. Comme une mise en abîme de mon propre travail sur le masque, je traduis la profondeur ainsi que la face cachée et multiple qu’évoque le masque, au même titre que la question de l’identité.

Série "Rion Noir"

L' origine de ces photographies est un jeu en palindrome. Par de gros plan focus et en miroir sur des éléments de la Nature , je vais venir jouer avec l'image et photographier différents angles de vue. Une fois réunis, les divers fragments crééent tout un univers, toute une histoire. On retrouve une certaine organisation lié à l’aspect organique des motifs naissant des multiples réflexions de l’image. Telle une fractale née d’une équation mathématique, d’un motif. Dans mon travail, c’est la complexité du motif de la Vie qui est mise en lumière.

Série " Les Archimasques"

Créer des visages avec des éléments de la Nature comme Archimboldo...

Série 1 " sator arepo tenet opera rotas"

Mon travail à l'Opéra de Lyon m'a conduit à visiter ce "chateau" contemporain. On y accède par un ascenseur de +12 étages vers le haut et -5 étages vers le bas. On sait que l'on est au dessus du niveau 0 quand les murs sont noirs, que l'on est en dessous du niveau 0 lorsque les murs sont blancs. Mes incessants allers et venues de bas en haut m'ont donné le tournis et je me suis trouvée souvent perdue entre blanc et noir... L'idée est venue de jouer avec ces 2 couleurs et de créer un palindrome visuel photographiqu. 

Dans mon travail de sculptrice, de graveuse, j'utilise beaucoup les positifs et négatifs: moules et moulages, les plaques et les épreuves.

Dans ce travail photographique je joue et je contourne les effets positif/négatif et je m'y perds, comme on peut se perdre dans les couloirs noirs et blancs de l'Opéra de Lyon...

Série 2 "sator apero tenet opera rotas"

Les portants des costumes de l'Opéra de Lyon montent et descendent d'un -5 au + 12, passant du noir au blanc et inversement, si bien qu'au bout d'un certain temps on se perd, on ne sait plus, tout se mélange... Je joue de cette confusion en Noir et Blanc avec les costumes...

Série3 "sator apero tenet opera rotas"

Dans cette série, toujours en lien avec mon travail dans l'Opéra de Lyon, cette fois je joue avec les intérieurs des masques de "Cendrillon" du ballet de Maguy marin que je restaure depuis plusieurs années entre chaque tournée. J'ajuste l'intérieur des masques pour chaque danseur dont le casting change tout le temps. 

Je m'interroge sur ce que voit le danseur lorsqu'il "enfile" son masque, univers bien différent de ce qui est vu à l'extérieur. Une intimité qui ouvre la réflexion sur les Mondes Intérieurs de chacun. Le Masque est une peau dont on a peu l'opportunité de voir l'autre face. 

Encore un nouveau palindrome photographique.

Les mêmes masques de "Cendrillon", mais avec un travail de couleurs.

Série "Arborescence"

Une histoire de racines et d'identités végétales comme ontologiques

Série "Les Tables d'Atelier"

Des taches, des creux ou rayures sur ma table d’atelier, des superpositions à une forme en fil de fer ou des rehauts de peinture donnent vie à de petites scénettes naïves et très colorées. Une naïveté qui révèle la beauté de l’insignifiance des choses. Une manière de mettre en valeur les petits détails du monde qui nous entoure. Je fais de mon quotidien un acte artistique.

 

Série "Trouble"

Photographies d'écran de télévision pendant la diffusion d'un film comique Chinois. Détournement du comique en inquiétant et monstrueux.